Formation des professionnels du médicament : Entretien avec Noudy Sengxeu et Koffi Kowouvi

Noudy Sengxeu, enseignante en chimie analytique à la Faculté de pharmacie de l’Université des sciences de la santé du Laos

Noudy SENGXEU

Enseignante en chimie analytique à la Faculté de pharmacie de l’Université des sciences de la santé du Laos, titulaire d’une thèse de l’Université de Limoges (Évaluation de la qualité des antiépileptiques en Asie du Sud-Est)

Koffi Kowouvi, pharmacien industriel, assistant en pharmacie galénique, filière pharmacie de la Faculté des sciences de la santé de l’Université de Lomé au Togo

Dr. Koffi KOWOUVI

Pharmacien industriel, assistant en pharmacie galénique, filière pharmacie de la Faculté des sciences de la santé de l’Université de Lomé au Togo, titulaire d’un doctorat de l’Université de Bordeaux (Mise en forme pharmaceutique du bleu de méthylène pour le traitement du paludisme)

À SAVOIR

Formation des sages-femmes au Laos

Le programme de soutien au département des sages-femmes de la Faculté des sciences infirmières, Université des sciences de la santé du Laos, contribue, depuis 2015, aux efforts de lutte contre la mortalité maternelle et infantile avec les résultats suivants :

• 2 enseignantes diplômées d’un niveau master II international à l’Université de Chiang Mai, Thaïlande, et 2 autres en cours de formation en 2020 ;
• 36 missions d’enseignement ;
• 101 sages-femmes diplômées d’un bachelor depuis le début du projet, 87 %1 travaillant en tant que sages-femmes et 13 %1 en tant qu’enseignantes, 78 %1 travaillant en province ;
• 64 étudiantes soutenues en 2020.

Perspectives 2021-2025

Au regard des résultats encourageants de ce projet, une nouvelle phase est en construction pour un nouveau projet sur 5 ans (2021-2025) visant à atteindre les objectifs de développement durable sur l’ensemble du territoire laotien. Des activités de formation seront proposées du niveau central au niveau provincial en passant par la formation initiale et continue du corps enseignant, des étudiants et alumni et du personnel soignant. En parallèle, des campagnes de sensibilisation seront organisées, du grand public aux professionnels de santé en passant par les communautés les plus isolées, de même que des activités de rénovation et d’équipement de centres de formation et de santé dans les districts reculés le plus dans le besoin. 1 Données sur 76 alumni des promotions 2015 à 2019.

A l’occasion de la sortie de son rapport annuel, La Fondation Pierre Fabre publie une série d’entretiens avec les partenaires qui l’accompagnent pour mener les actions locales.

C’est une chance d’acquérir une expertise que je partage avec les étudiants togolais.

Quel rôle a joué le soutien qui vous a été attribué par la Fondation Pierre Fabre ?

Noudy Sengxeu : Pour moi, c’était une opportunité de réaliser un doctorat qui n’existe pas au Laos et pour lequel il y a rarement une bourse… Après mon master en assurance qualité, j’ai voulu m’orienter vers la santé publique pour explorer les questions de qualité et d’accessibilité des médicaments en Asie du Sud-Est. Je ne l’aurais pas fait sans le soutien de la Fondation.
Koffi Kowouvi : Au Togo, la spécialisation en pharmacie galénique n’est pas représentée. Partir à l’étranger était le seul moyen de me former pour ramener la compétence à Lomé. Sans l’appui de la Fondation, je n’aurais pas eu les moyens financiers de le faire : c’était une chance d’acquérir une expertise que je partage avec les étudiants togolais (cours magistraux, travaux pratiques…), mais aussi avec la communauté scientifique togolaise.

Quelles perspectives ces études à l’étranger vous ont-elles ouvertes ?

Noudy Sengxeu : La thèse que je viens de soutenir conclut à la faible qualité des médicaments contre les maladies chroniques fabriqués en Asie du SudEst. J’ai maintenant pour projet de développer une initiative pour aider l’industrie pharmaceutique locale à renforcer ses compétences d’analyse et de contrôle qualité, ce qui passera par la formation, la sensibilisation et l’acquisition de matériel adapté.
Koffi Kowouvi : Comme nous disposons d’un laboratoire de pharmacie galénique financé par la Fondation au sein de l’Université de Lomé, les conditions sont aujourd’hui réunies pour que cette discipline clé prenne pleinement part aux activités de la filière et à la sécurisation de la chaîne du médicament. La dynamique est lancée : cette année, j’encadre une thèse d’exercice de la profession en
pharmacie galénique, une première à Lomé, et je participe aussi à l’optimisation des produits formulés localement pour l’amélioration de la prise en charge des personnes atteintes d’albinisme.

Autres entretiens

La lutte contre la drépanocytose s’organise et s’accélère.

De plus en plus de malades viennent en consultation.