Pr Dapa DIALLO : Formation des professionnels de santé et recherche clinique
Pr Dapa DIALLO
Directeur général du Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose (CRLD) de Bamako, au Mali
Professeur d’hématologie à la Faculté de médecine et d’odontostomatologie de l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB). Directeur général du CRLD.
CENTRE DE RECHERCHE ET DE LUTTE CONTRE LA DRÉPANOCYTOSE
Fondé en 2009 grâce à une forte volonté politique de l’État malien appuyé par un consortium de partenaires techniques et financiers mis en place et animé par la Fondation Pierre Fabre, le CRLD est une référence internationale en Afrique subsaharienne. Il a pour missions de faire de la recherche, de dépister la maladie, d’accueillir les patients en consultation de suivi drépanocytaire et en hospitalisation de jour, de réaliser des campagnes de formation et d’information et de former les professionnels de santé. Depuis 2014, le Centre délivre un diplôme universitaire « Drépanocytose », instauré par décision du recteur de l’USTTB en 2013, et que 87 médecins ont déjà obtenu. |
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LA FORMATION EST UN ENJEU PRIMORDIAL CAR NOUS AVONS BESOIN DE PERSONNEL QUALIFIÉ OPÉRANT AU PLUS PRÈS DES MALADES.
« Pour être efficace, la lutte contre la drépanocytose passe par la réduction du nombre de naissances drépanocytaires et le dépistage systématique suivi d’une bonne prise en charge pour améliorer l’espérance et la qualité de vie des patients.
La formation est donc un enjeu primordial car nous avons besoin de personnel qualifié opérant au plus près des malades.
Pour former ces agents de santé de proximité, le CRLD propose des formations qualifiantes destinées aux médecins, pharmaciens et biologistes qui animeront ensuite les plateformes d’enseignement et de recherche.
La recherche est un autre enjeu de taille : nous avons besoin de contextualiser la connaissance, car les données clinico-biologiques sur lesquelles sont basés les référentiels de suivi et de prise en charge de la drépanocytose ont été majoritairement générées dans un contexte non africain. Il importe que ces référentiels soient revus et cela passe par la recherche de nouvelles approches thérapeutiques adaptées au contexte de l’Afrique.
Plusieurs études sont en cours, notamment des études collaboratives multipays, et des stratégies se dessinent pour améliorer la prise en charge des drépanocytaires au sud du Sahara. On peut citer le cas du Burkina Faso, où le dépistage néonatal a commencé à grande échelle, la région de Kayes, au Mali, où médecins libéraux et communautaires ont tissé un réseau au sein duquel ils communiquent… Il est encore tôt pour faire un bilan, mais les progrès sont visibles et encourageants. »