Dr Estelle-Édith DABIRÉ DEMBÉLÉ : Sensibilisation des populations à la maladie
Dr Estelle-Édith DABIRÉ DEMBÉLÉ
Directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles du ministère de la Santé du Burkina Faso
Docteur en médecine, titulaire d’un master en santé publique de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers, elle a été préalablement médecin responsable d’un centre médical de district et responsable de la supervision de la lutte antituberculeuse. Elle est directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles du ministère de la Santé du Burkina Faso depuis avril 2018.
COMITÉ D’INITIATIVE CONTRE LA DRÉPANOCYTOSE
La Fondation Pierre Fabre est partenaire du CID/B depuis 2014. Cette collaboration s’articule autour de trois axes – la sensibilisation, l’accès aux soins et le dépistage néonatal – afin d’assurer une prise en charge précoce. Un centre d’information a été ouvert et deux centres de prise en charge accueillent les malades à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. |
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LA SENSIBILISATION EST UN AXE DE PROGRÈS MAJEUR CAR LA DRÉPANOCYTOSE EST ENCORE TROP SOUVENT ASSOCIÉE À DES CROYANCES SUPRANATURELLES.
« Au Burkina Faso, l’attention portée à la drépanocytose a beaucoup progressé, ces dernières années, notamment grâce à l’instauration de la gratuité des traitements pour les enfants de moins de cinq ans, et plus récemment avec la décision du ministère de la Santé d’éditer un plan stratégique de lutte contre la maladie.
Nous nous appuyons sur l’expérience de la Fondation Pierre Fabre, déjà très active auprès du Comité d’initiative contre la drépanocytose du Burkina (CID/B), une association fondée il y a près de 15 ans par des parents d’enfants drépanocytaires, et avec laquelle nous travaillons également. Le CID/B a beaucoup fait en matière de sensibilisation et c’est encore un axe de progrès majeur, car la drépanocytose est trop souvent associée à des croyances supranaturelles du fait de sa chronicité et des épisodes de crise. Pourtant, lorsqu’elle est correctement prise en charge, les patients peuvent vivre tout à fait normalement.
Il est donc important de couvrir tous les aspects du combat contre la drépanocytose : l’éducation, le dépistage précoce, le traitement, le soutien psychosocial, mais aussi le développement de la connaissance. Une enquête nationale sera d’ailleurs bientôt lancée pour évaluer la prévalence de la maladie au Burkina Faso et nous devrions, notamment avec l’aide de la Fondation, mettre en œuvre une étude pour mesurer son incidence chez les nouveau-nés. »