Lutte contre la drépanocytose : Entretien avec Éléonore Kafando

Éléonore Kafando, biologiste et professeur d’hématologie

Pr. Éléonore KAFANDO

Médecin biologiste et professeur d’hématologie à l’UFR des sciences de la santé de l’Université Joseph Ki Zerbo à Ouagadougou, au Burkina Faso.

À SAVOIR

L’enjeu du dépistage précoce

Si la drépanocytose demeure une cause majeure de mortalité infantile, ses symptômes peuvent être significativement atténués par une prise en charge précoce. Le dépistage néonatal (avant l’âge de 6 mois) est ainsi un levier majeur de réduction du taux de mortalité infantile associé à la maladie. Au Mali, l’étude DREPATEST III, menée auprès de 4 000 nouveau-nés, compare les performances de deux tests de dépistage rapide et évalue la faisabilité d’un dépistage néonatal systématique.

A l’occasion de la sortie de son rapport annuel, La Fondation Pierre Fabre publie une série d’entretiens avec les partenaires qui l’accompagnent pour mener les actions locales.

La lutte contre la drépanocytose s’organise et s’accélère.

Vous travaillez avec la Fondation Pierre Fabre depuis 2015, quelles ont été les évolutions de cette collaboration ?

« La Fondation s’est investie autour des plusieurs axes clés : le dépistage précoce, l’amélioration de la qualité des soins, la sensibilisation des populations et le renforcement des compétences des médecins.
En 2020, ce partenariat a été consolidé avec la signature d’un accord-cadre d’une durée de trois ans entre la Fondation Pierre Fabre, le ministère de la Santé du Burkina Faso et les associations de lutte contre la drépanocytose. Ensemble, nous allons déployer le projet DREPA-FASO qui a pour finalité l’élaboration d’une politique nationale de lutte contre la drépanocytose »

Comment cela va-t-il se concrétiser pour les patients drépanocytaires ?

« Le projet couvre le renforcement du diagnostic, à travers le dépistage systématique des femmes enceintes et des nouveau-nés, la généralisation de l’accès aux soins, la formation des soignants, la mobilisation de la société civile et la mise en place d’une cartographie de l’incidence de la drépanocytose dans le pays. Mises bout à bout, toutes ces actions vont participer à améliorer la prise en charge et la qualité de vie des patients. »

Sur le terrain, voyez-vous déjà des évolutions dans la reconnaissance de la maladie ?

« La pandémie de Covid-19 a perturbé nos travaux en 2020 mais le bilan des actions menées jusqu’ici est positif. Avec des avancées majeures : un meilleur cadre d’échange et de partage d’expérience, la mise en réseau de médecins référents, un processus d’harmonisation des pratiques médicales et une implication croissante des autorités burkinabées.
La lutte contre la drépanocytose s’organise et s’accélère, cela ne fait aucun doute. Et la Fondation joue un rôle essentiel. »

Autres entretiens

Après mon master en assurance qualité, j’ai voulu m’orienter vers la santé publique pour explorer les questions de qualité et d’accessibilité des médicaments en Asie du Sud-Est. Je ne l’aurais pas fait sans le soutien de la Fondation.