Côte d’Ivoire – Lutter contre l’abandon de soins des malades de lymphome

14/10/2016

La Fondation Pierre Fabre soutient l’étude AMAFRICA menée par le CHU de Yopougon d’Abidjan.

Cette étude cherche à mesurer l’impact du suivi téléphonique des patients atteints de lymphome sur l’observance des traitements.

AMAFRICA

Jusqu’à 60 % d’abandon de soins et seulement 20 % de survie à 5 ans, tous cancers confondus : ce sont les statistiques disponibles sur les malades atteints de lymphome en Côte d’Ivoire. Ces chiffres éloquents obligent à penser des solutions pour diminuer le taux d’abandon des traitements. C’est pourquoi la Fondation Pierre Fabre soutient l’étude AMAFRICA du CHU de Yopougon d’Abidjan qui vise à mesurer l’effet d’un suivi téléphonique des patients atteints de lymphome sur le taux d’abandon de leurs chimiothérapies.

C’est à l’occasion du 3e congrès de la SIHIO-TS (Société Ivoirienne d’Hématologie Immunologie – Oncologie Transfusion Sanguine) de Côte d’Ivoire, le 21 septembre dernier, qu’une délégation de la Fondation Pierre Fabre est venue officialiser le lancement d’AMAFRICA, en compagnie des autres parties prenantes et devant une assemblée de professionnels de la santé, de médecins hématologues et d’oncologues.

AMAFRICA s’inspire d’une étude lancée en 2006 par M. Guy Laurent, Professeur à l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse Oncopole (IUCTO). Baptisé AMA (Assistance Médicale Ambulatoire) ce projet prévoit une intervention téléphonique systématique au domicile des patients du service d’hématologie du CHU de Toulouse. Des bénéfices réels sur l’observance des traitements mais aussi sur la qualité générale de la prise en charge des patients sont alors observés.

Le Professeur Gustave Koffi, du CHU de Yopougon à Abidjan, (ci-dessus à gauche, entouré de son équipe) a vu dans ces résultats de prometteuses perspectives pour diminuer le taux d’abandon de traitement en Côte d’Ivoire. Avec 60% de la population qui possède un téléphone portable, ce dispositif simple et peu onéreux satisfaisait aux critères de faisabilité. Forts de leurs 7 années d’expérience et des 1300 malades suivis, l’IUCT de Toulouse et l’association AMA, présidée par Guy Laurent, sont devenus partenaires scientifiques du projet. AMAFRICA était née et la Fondation Pierre Fabre a souhaité s’y investir, en cohérence avec sa mission de développement de l’accès aux soins de qualité.

Les premiers résultats attendus mi-2018
Concrètement, sur une cohorte de cent patients atteints de lymphome, la moitié sera suivie téléphoniquement par une infirmière coordinatrice spécifiquement formée qui :

  • avant la chimiothérapie, rappellera au patient son rendez-vous,
  • après, assurera une surveillance de son état et pourra l’orienter le cas échéant,
  • en cas d’absence au rendez-vous, pourra le reprogrammer

Plus qu’un simple rappel de rendez-vous, il s’agit d’un accompagnement dont les bénéfices peuvent dépasser le strict cadre médical. L’autre moitié des patients suivra le traitement selon le protocole classique, sans assistance téléphonique.

Au-delà des résultats attendus sur le taux d’abandon, cette étude permettra d’en mesurer les raisons (financières, socio-culturels, …) pour mieux s’y adapter. La force de ce projet résidant dans sa simplicité, la Fondation Pierre Fabre est particulièrement attentive aux applications qu’il serait possible d’envisager pour d’autres pathologies ou suivis médicaux.